Ottawa, le 16 février 2017 – Le Canadien Pacifique a lancé une campagne qui viserait à légitimer une surveillance constante de ses travailleurs sous prétexte que cette mesure améliorerait la sécurité dans l’industrie ferroviaire.
« Sous prétexte de la sécurité, cette initiative des dirigeants du Canadien Pacifique pourrait viser à intimider les travailleurs et à ajouter à la pression déjà insoutenable qui se manifeste par le biais d’une culture de peur, explique le président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), Doug Finnson.
Le transporteur ferroviaire explique sur un site Internet que la loi
actuellement en vigueur – qui permet l’installation d’enregistreurs
audio-vidéo à bord des locomotives – empêcherait les compagnies
ferroviaires d’utiliser les enregistrements pour adopter des mesures
proactives favorisant la sécurité. Le CP ajoute qu’une modification
de la loi permettrait d’éviter des accidents et, à terme, de
peut-être sauver des vies.
« Sous prétexte de la sécurité, cette
initiative des dirigeants du Canadien Pacifique pourrait viser à
intimider les travailleurs et à ajouter à la pression déjà
insoutenable qui se manifeste par le biais d’une culture de peur,
explique le président de la Conférence ferroviaire de Teamsters
Canada (CFTC), Doug Finnson. Nous prendrons tous les moyens à notre
disposition pour nous opposer à cette attaque contre les droits de
nos membres et de l’ensemble des travailleurs au Canada, car le
précédent ainsi créé pourrait être lourd de conséquences. »
La
CFTC est en faveur de l’installation d’enregistreurs audio-vidéo à
bord des trains à condition que seul le Bureau de la sécurité des
transports puisse utiliser les enregistrements. La campagne de
marketing et de lobbying vide de sens lancée par les dirigeants
américains du Canadien Pacifique est une autre tentative pour
amoindrir la portée des lois canadiennes en les transformant en
versions copiées-collées de celles, moins contraignantes, qui sont
en vigueur aux États-Unis.
On sait que des enregistreurs sont déjà
utilisés dans l’industrie du transport aérien sans pour autant
violer le droit à la vie privée des travailleurs, tout en faisant
consensus.
« Pourquoi cette approche serait-elle bonne
pour le transport aérien, mais pas pour le transport ferroviaire?,
se questionne le leader syndical. Nos travailleurs offrent une
collaboration totale en matière de santé et de sécurité; les caméras
qui filment nos membres ne permettront pas d’éviter des accidents. »
« Pour protéger la santé et la sécurité des
travailleurs et de la population, le gouvernement doit mettre fin à
l’autoréglementation qui prévaut dans l’industrie, embaucher des
ressources suffisantes afin de faire les inspections de même
qu’appliquer les lois déjà existantes. »
De fait, la notion fondamentale de protection
de la vie privée des travailleurs perdra rapidement tout son sens si
le gouvernement accepte de se plier à la volonté du transporteur
ferroviaire.
Les données qui permettent d’améliorer le bilan
en matière de sécurité sont accessibles grâce à des outils moins
intrusifs qui se trouvent déjà à bord des trains. Par conséquent,
cette tentative de contrôler les opérations à distance n’est rien de
plus qu’un manque de respect du CP à l’égard de ses travailleurs
dans un contexte organisationnel déjà nocif.
« J’invite le gouvernement fédéral à réfléchir
sur les impacts des demandes du Canadien Pacifique, conclut M.
Finnson. Des catastrophes ferroviaires comme celle ayant secoué
Lac-Mégantic ont mis en évidence la nécessité de mieux encadrer
l’industrie ferroviaire. »
« Transport Canada doit réfléchir aux
améliorations des pratiques de l’industrie ferroviaire avant
d’envisager la possibilité de priver les travailleurs de leur droit
à la vie privée. »
Mentionnons qu’un reportage de la CBC vient
jeter un éclairage très intéressant sur le mépris que démontre le CP
à l’égard des règles de sécurité :
http://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/cp-rail-bc-mountain-train-1.3930258
Les Teamsters
représentent les intérêts de 115 000 membres au Canada dans tous les
secteurs d’activité. La Fraternité internationale des Teamsters, à
laquelle Teamsters Canada est affilié, compte 1,4 million de membres
en Amérique du Nord.
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Renseignements :
Stéphane Lacroix, directeur des relations
publiques
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